Aujourd'hui, un moment unique que nous vous faisons vivre. Nous sommes debout depuis 4 heures ce matin, nous sommes partis de Cayenne, nous sommes maintenant du côté de Saint-Laurent-du-Maroni à la frontière avec le Suriname, où a lieu en forêt amazonienne primaire de leur l'orpaillage illégal pour exploiter et essayer d'extraire de l'or, souvent avec des personnes du Suriname ou des brésiliens.
Nous sommes aujourd'hui ici avec la police aux frontières, nos collègues, escortés également par les militaires qui sont spécialement formés et habilités à intervenir en forêt amazonienne. Nous allons faire de la marche et essayer de trouver des campements illégaux sur des sites d'orpaillage. Venez avec nous, sensation garantie. Juste derrière nous, les militaires, nous venons de faire à peu près une heure de route là au cœur de la forêt et maintenant on continue à pied.
Tu peux m'expliquer, il y a un chemin établi donc les militaires ouvrent toujours la route c'est ça ?
Police aux frontières (PAF) : voilà, c'est ça. On a les militaires qui sont avec nous pour sécuriser les missions et ils ouvrent la route, quand on progresse en forêt. Et quand on est sur le site ils prennent position autour du site et on fait le travail qu'on a à faire, c'est-à-dire on contrôle les gens et après on détruit tout ce qu'il y a sur place et là nos collègues militaires nous aident à tout détruire.
Et là, dès la descente de nos véhicules, nous sommes tombés sur deux ou trois brésiliens, qu'est-ce qui s'est passé à votre avis pourquoi ils sont là ?
PAF : mais tout simplement, c'est des orpailleurs illégaux qui sont de repos, donc ils étaient sûrement en attente de partir travailler sur un site, d'être récupérés et voilà ils devaient venir de cet endroit là.
Donc là on arrive sur un campement ?
PAF : on arrive sur un campement, où les orpailleurs illégaux viennent se reposer après leur boulot.
Comme vient de le dire le collègue, nous sommes ici sur un campement de repos des orpailleurs illégaux, souvent des Brésiliens, donc ils inspectent le campement voir s'il n'y aurait pas des choses qu'ils auraient laissé en partant.
PAF : la première fois qu'on est venu, on a fait huit interpellations, sans compter ceux qui ont réussi à se barrer. La seconde fois qu'on est venu, on est venu pratiquement une fois par mois, jusqu'à ce qu'on ait le résultat d'aujourd'hui, c'est à dire qu'ils sont vraiment partis on a réussi à les faire partir, ils se sont déplacés. Il doivent être... Mais ça, ce sera avec les renseignements de l'ONF, avec les renseignements des locaux qui habitent dans le coin, qui vont dire "oui, là-bas, il y a un camp et ça nous dérange" et c'est comme ça qu'on arrive à avoir des informations. Surtout l'ONF, parce qu'ils ont la possibilité satellitaire de voir la forêt et dès que au milieu de la forêt on voit qu'il y a qui a une clairière c'est pas normal, si il y a une clairière c'est qui il y a du monde qui travaille là.
Et forcément, ça paraît logique, mais on le rappelle. Là les collègues, ne sont pas des militaires, ils ont une tenue qui est juste adaptée à la zone géographique où ils sont pour évoluer discrètement forcément en forêt amazonienne, il faut une tenue qui soit adaptée.
Nous venons de quitter le premier camp d'orpailleur illégal, c'est vraiment un camp arrière où une base arrière où ils logent. Nous sommes repartis en formation derrière les militaires et les collègues de la PAF nous partons sur un deuxième site pour maintenant opérer une marche beaucoup plus longue et essayer de voir des choses qui peuvent nous intéresser.
PAF : voilà, elles sont achetées au Suriname, ça vaut presque 1000 euros cette mobylette et avant de la rapatrier sur la Guyane, ils font installer à l'arrière, ce fameux bac pour pouvoir transporter des bidons, ce qu'on veut. Ils font enlever le carénage, ils y mettent parallèlement de la ferraille pour pouvoir transporter du matériel et tout ça c'est fait au Suriname, ils peuvent en mettre du chargement là dessus. On les suit en fait avec les traces, donc on a des layons et puis à partir du moment ou l'on a des traces de mobylette on se doute bien que c'est une zone de logistique et de passage.
Là c'est efficace, on voit l'utilité du coupe-coupe, il vient de couper une liane. Pour rappel, il fait très chaud, beaucoup d'humidité. Explique moi un petit peu là ?
PAF : Pour eux, la progression, se fait souvent le long des courants d'eau. Le but du jeu, c'est d'essayer de trouver les traces pour remonter simplement aux zones de Carbet, parce que c'est le seul moyen.
Donc voilà pour ceux que ça intéresse, jusqu'où peut amener la police nationale et jusqu'où les missions de la police nationale peuvent être diversifiées. Vous en avez le parfait exemple ici avec la direction de la police aux frontières et nos collègues en mission ici en Guyane française. C'est quand même assez incroyable, même moi je ne pensais pas un jour pouvoir vivre ça.