- Mis à jour le 30/10/2024
- Dossiers
- Publié le 25/03/2021
Vous regardez les séries policières qui mettent en scène des équipes de policiers qui font des filatures ? Des perquisitions à 6h du matin ? Voici le parfait exemple d’une des trois grandes missions des policiers : l’enquête.
En effet, les gardiens de la paix, au début de leur carrière, ne finissent pas forcément à l’accueil d’un commissariat ou à la garde des bâtiments ou encore à la garde en hôpital.
L’investigation est une part très importante des missions possibles. Les gardiens de la paix peuvent travailler dans le renseignement, la cybercriminalité, la brigade des stupéfiants, de la protection de la famille ou encore en police aéronautique.
Tout commence par l’envie de se sentir « au service des autres » comme l’explique Aurélie, « utile à la société » ou « à la population » s’accordent à dire Jean-Yves et Gaëtan.
Aurélie est brigadier-chef en fonction à la brigade criminelle de la division de lutte contre le crime organisé à direction interdépartementale de la police judiciaire Nord. Jean-Yves est enquêteur (officier de police judiciaire), adjoint au chef d'un groupe opérationnel de lutte contre le faux-monnayage à la direction centrale de la police judiciaire. Gaëtan est gardien de la paix dans un service d'investigation et plus particulièrement dans un groupe d'appui judiciaire.
Concrètement, pour Aurélie, les missions d’enquêtes quotidiennes s’articulent autour de « meurtres dont l'auteur est inconnu ou en fuite, mais aussi les viols en série parfois ». Son équipe a aussi une spécialité sur la pédopornographie et « traite des dossiers dits "sensibles" de part la notoriété de la victime ou de l'auteur, de la profession.» Les dossiers « sont parfois très prenants en termes d'émotions. Il faut bien se connaître avant de postuler dans un tel service. Les images, les scènes, les situations sont parfois choquantes ».
En ce qui concerne Gaëtan, il est « destinataire d’une plainte, d’un renseignement d'un témoignage ou autre ». À la suite de cette étape, il « procède à une enquête en rassemblant les preuves (auditions de témoins mis en cause, vérifications d’adresse, perquisitions, enquête de voisinage...) » Enfin il « recherche les auteurs des infractions en vue de les présenter à l’autorité judiciaire qui dispose de l’opportunité des poursuites ».
Quant à Jean-Yves, ses missions tournent autour de deux axes quotidiens : « un travail d'analyse de téléphonie […] de documents à analyser et à intégrer en procédure, procéder à des surveillances et des filatures d'individus, des auditions...». « En phase finale de dossier, il y aura tout ce qui a trait aux interpellations de nos objectifs : leur placement en garde à vue, des perquisitions, des auditions… jusqu'à leur présentation au magistrat » conclut-il.
Avec des missions d’investigations aussi variées, les journées ne se ressemblent pas.
Pour Jean-Yves, il n’y a « pas de monotonie ! » et c’est ce qu’il apprécie tout particulièrement dans sa vie de tous les jours.
Pour ces trois policiers, mener des enquêtes était une évidence.
Aurélie voulait faire de « l’investigation liée à l'humain ». Gaëtan trouvait ça « plaisant de gérer une procédure d’A à Z, de commencer par presque rien, [...] et au fur et à mesure des investigations de comprendre et de faire apparaître la vérité ». Jean-Yves, lui, avait conscience dès le début que son aspiration profonde était de réaliser des enquêtes en police judiciaire.
Comme le dit Aurélie, « la police offre cette possibilité d'intégrer un nombre incalculable de services où chacun peut trouver sa place ! ».
Les métiers de l'investigation
Aurélie, Gaëtan et Jean-Yves sont tous les trois dans la police judiciaire. La police judiciaire est définie par l’article 14 du code de procédure pénale : « Elle est chargée, suivant les distinctions établies au présent titre, de constater les infractions à la loi pénale, d’en rassembler les preuves et d’en rechercher les auteurs ». Quelles sont leurs missions au quotidien ? Pourquoi être rentré dans la police nationale et pourquoi avoir choisi la police judiciaire ? Éléments de réponse.
Quel est l’intitulé exact de vôtre métier ?
Aurélie : je suis brigadier chef en fonction à la brigade criminelle de la division de lutte contre le crime organisé à la direction interdépartementale de la police judiciaire Nord.
Jean-Yves : je suis enquêteur - officier de police judiciaire, adjoint au chef d’un groupe opérationnel de lutte contre le faux-monnayage à la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ).
Gaëtan : je suis gardien de la paix dans un service d’investigation et plus particulièrement dans un groupe d’appui judiciaire.
Pourquoi avoir rejoint la police nationale ?
Aurélie : désireuse d’intégrer un métier ou la routine n’est pas le maître mot mais aussi un métier au service des autres et qui améliore le fonctionnement de la société, la police nationale était une évidence.
Gaëtan : j’ai décidé de rejoindre la police nationale pour me sentir utile vis-à-vis de la population.
Quel est vôtre parcours dans la police nationale ?
Aurélie : parcours assez simple. Rentrée en école de police en février 2006, sortie major de promo, j’ai pu intégrer la direction interrégionale de la police judiciaire de Lille (appellation de l’époque). J’ai effectué tout d’abord 4 ans à la brigade financière et plus exactement dans un groupe traitant de la délinquance astucieuse et du crime organisé. Puis j’ai intégré en 2011, la brigade criminelle.
Jean-Yves : j’ai commencé en tant que gardien de la paix en commissariat, en brigade police-secours, puis dans un service de prise de plaintes et résolution d’enquêtes de petite et moyenne délinquance. Avec ma qualification d’officier de police judiciaire, j’ai poursuivi ma spécialisation dans des services de PJ, pour effectuer des enquêtes patrimoniales (pour saisir les biens acquis illégalement par des délinquants/criminels), et enfin des enquêtes judiciaires relatives à la lutte contre le trafic de fausse monnaie.
Gaëtan : j’ai tout d’abord intégré la police nationale en tant qu’adjoint de sécurité suite à une sélection et une formation de 3 mois de 2018 à 2020. Durant ces deux années j’ai tout d’abord commencé par une mission d’accueil du public dans un petit commissariat de pr vince et par la suite j’ai intégré une unité d’intervention de police-secours.
Quelles sont vos missions au quotidien ?
Aurélie : je fais partie d’un groupe de six personnes. Au quotidien nous traitons des dossiers initiés soit en flagrant délit mais aussi des commissions rogatoires. Les principales infractions traitées sont les meurtres dont l’auteur est inconnu ou en fuite, mais aussi les viols en série parfois. Nous avons aussi une spécialité liée à la pédopornographie. Enfin, il arrive que l’on traite des dossiers dits « sensibles » de part la notoriété de la victime ou de l’auteur, de la profession.
Jean-Yves : mon chef de groupe et moi discutons des dossiers en cours, et nous organisons la répartition des tâches et missions du jour dans le petit groupe que nous sommes. Selon les affaires en cours, quotidiennement il peut y avoir du travail d’analyse de téléphonie à effectuer, des documents à analyser et à intégrer en procédure, procéder à des surveillances et des filatures d’individus, des auditions etc. Et en phase finale de dossier, il y aura tout ce qui a trait aux interpellations de nos objectifs : leur placement en garde à vue, des perquisitions, des auditions… jusqu’à leur présentation au magistrat.
Gaëtan : je fais partie du groupe d’appui judiciaire. Tout d’abord je suis destinataire d’une plainte, d’un renseignement d’un témoignage ou autre. Je procède à une enquête en rassemblant les preuves (auditions de témoins mise en cause, vérifications d’adresse, perquisitions, enquête de voisinage etc.) et je recherche les auteurs des infractions en vue de les présenter à l’autorité judiciaire qui dispose de l’opportunité des poursuites.
Qu’est-ce que vos missions vous apportent personnellement dans la vie de tous les jours ?
Aurélie : lorsque l’on avance sur un dossier, qu’un auteur est interpellé, écroué, condamné,
c’est un sentiment de satisfaction d’avoir pu atténuer la peine des familles. Je me sens utile d’avoir mis la société à l’abri, d’un danger potentiel, quelques temps au moins. Les dossiers que l’on traite sont parfois très prenants en terme d’émotions. Il faut bien se connaître avant de postuler dans un tel service. Les images, les scènes, les situations sont parfois choquantes. Le revers de la médaille, c’est que l’on est parfois très ou trop précautionneux, dans la vie de tous les jours pour ses proches.
Jean-Yves : certains jours peuvent avoir leur part de routine, mais il se peut qu’en 30 minutes, une filature soit décidée et il faut agir en conséquence… Ou qu’une information cruciale soit soudainement découverte et le que le groupe doive rapidement l’intégrer en procédure et l’exploiter pour poursuivre l’enquête. On peut dire que chaque jour est différent, on ne sait jamais ce qui va se passer réellement, et c’est ce que j’aime, pas de monotonie !
Par ailleurs, le travail en groupe d’enquête donne un sens véritable à la notion « d’esprit d’équipe ». Le relationnel avec mes collègues est très important pour moi, nous devons pouvoir compter les uns sur les autres.
Gaëtan : de la satisfaction, il ne faut pas oublier que derrière chaque plainte il y a une victime. Il est toujours plaisant de constater qu’une victime est satisfaite de nos investigations.
Pourquoi choisir l’investigation plutôt que la protection ou l’intervention ?
Aurélie : c’était une évidence pour moi. Je suis rentrée dans la police pour faire de l’investigation liée à l’humain. Les atteintes aux biens m’intéressaient un peu moins. Je connaissais aussi, en rentrant dans la police mes limites physiques en tant que jeune femme et l’intervention sur la voie publique ne me convenait pas. La police offre cette possibilité d’intégrer un nombre incalculable de services où chacun peut trouver sa place !
Jean-Yves : j’ai aimé travailler en tenue de brigade de police-secours, au plus près des requérants en assurant toutes sortes de missions. Mais j’avais conscience que mon aspiration profonde, qui était de réaliser des enquêtes en police judiciaire, était vraiment ce qui allait guider mon évolution professionnelle. Ma carrure de non-rugbyman a aussi fait que j’ai privilégié un domaine « procédural » plutôt que la protection ou l’intervention.
Gaëtan : tout d’abord car c’est une partie de la police nationale qui m’a toujours intéressé mais que je ne pouvais effectuer en tant qu’adjoint de sécurité car ma qualité judiciaire n’était pas compatible. Il est plaisant de gérer une procédure d’A à Z, de commencer par presque rien, aucun élément et au fur et à mesure de nos investigations de comprendre et de faire apparaître la vérité.
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