Thomas Jordier, policier et sprinteur : starting-blocks

Thomas Jordier, sportif de haut niveau de la police nationale
Sandrine Sarfati / police nationale

Sprinteur mais également policier réserviste : à 29 ans, Thomas Jordier, membre de l’équipe police nationale, s'est qualifié aux Jeux de Paris en athlétisme (400 m).

« Ce que j’aime dans l’athlétisme ? Cela regroupe plein de disciplines. On peut courir longtemps, sur une courte durée, lentement, rapidement, mais aussi sauter haut, sauter loin… On trouve forcément chaussure à son pied ! ». Thomas pratique le cyclisme sur route pendant 8 ans avant de se tourner vers la course à l’âge de 16 ans. Depuis 2011, il s’est spécialisé en 400 m et 4 fois 400 m.

L’athlète grandit en Seine-Saint-Denis, terre de champions en athlétisme. « Ce sont des personnalités comme Teddy Tamgho (athlète spécialiste du triple saut) qui m’ont donné envie d’évoluer dans cette discipline ». Depuis, les deux sportifs sont devenus amis. « Comme me l’a confié Ladji Doucouré (athlète spécialiste du 110 m haies) il y a quelques années, « en athlétisme, il faut prendre ce qu’il y a à prendre quand on a le temps de le prendre. Dans cette discipline, tout va très vite » ». Pour progresser rapidement, Thomas adopte une stratégie minutieuse : il se documente sur tous les sportifs français qui ont performé aux Jeux olympiques et en championnats. « J’ai passé des soirées entières à regarder toutes les courses sur le 200 m, le 400 m et même sur le 800 m depuis 1972 », explique le sprinteur.

Depuis 2023, Thomas s’entraîne à l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance) à Vincennes (Val-de-Marne). Avant chaque compétition, il adopte la même routine : « Je me réveille au minimum 5 heures avant les courses sauf si elles ont lieu le soir, je marche un peu et j’essaye de me vider l’esprit. Le coaching mental m’aide beaucoup. » Le stress ayant tendance à réduire son appétit, l’athlète se force à manger un peu pour avoir de l’énergie.

Plusieurs souvenirs de compétition sont gravés dans sa mémoire, à commencer par sa première finale mondiale aux championnats d’athlétisme de Pékin, en 2015, sur le 4 fois 400 m. « J’ai su aller chercher un bon chrono même si j’avais un statut d’outsider. C’était un grand moment pour moi ». En 2016, il participe à ses premiers Jeux olympiques à Rio. L’été dernier, il remporte une médaille d’argent aux championnats d’athlétisme de Budapest dans un contexte familial douloureux. « J’ai perdu mon grand-père cette semaine-là alors que j’étais en Hongrie », explique Thomas.

Résilience, discipline, abnégation… Des valeurs fortes que l’athlète lie entre son sport et la police nationale, qu’il a rejoint en 2023 en tant que policier réserviste. « Je suis ravi de faire partie de l’équipe police nationale. Je rencontre d’autres sportifs tout aussi motivés que moi, on échange beaucoup sur nos disciplines et d’autres sujets. Les policiers et les sportifs ont cela de commun également qu’ils ont de nombreuses interactions au quotidien et ce avec des personnes aux profils divers. »

Pour la suite de sa carrière, Thomas envisage de passer les concours de gardien de la paix puis d’autres grades. « Je suis un pur produit du 93 et de l’Île-de-France, la police a besoin de nouveaux visages. Nous sommes ce liant pour poursuivre le contact avec le public. » Le sportif souhaite devenir formateur dans la réserve opérationnelle ou bien rejoindre une unité sur le terrain.
 

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