Camille Jedrzejewski, policière et tireuse : dans la ligne de mire

Camille Jedrzejewski, sportive de haut niveau
Sandrine Sarfati / police nationale

À 21 ans, Camille est spécialiste du tir à 10 m au pistolet à air comprimé et du tir à 25 m au 22 long rifle (22lr)*. Dans le viseur de la vice-championne d’Europe : les Jeux olympiques de 2024, pour lesquels elle s'est qualifiée.

Originaire de Picardie, Camille pratique le pentathlon moderne (escrime, natation, équitation, tir au pistolet et course à pied) pendant 6 ans avant de se consacrer pleinement au tir. Elle suit les pas de sa grande sœur et intègre le CREPS (Centre de ressources, d’expertise et de performances sportives) de Bordeaux à 15 ans. « J’aime les émotions des finales », explique la tireuse. « Chaque compétition est différente. On est à la fois confrontées les unes aux autres, toutes alignées côte-à-côte, mais également confrontées à nous-même, face à la cible. »

Parmi ses meilleurs souvenirs figurent les jeux méditerranéens de 2022, où elle se hisse à la deuxième marche du podium, juste derrière la championne olympique. « Cette médaille d’argent n’avait pas la même saveur que les autres. J’étais transcendée d’avoir fait un aussi beau palmarès ! » raconte l’athlète.

Deux distances de tir, deux armes différentes. Camille pratique les deux épreuves : en tir au pistolet à air comprimé, les concurrentes doivent atteindre la « zone 10 », le cœur de cible, de la taille d’une pièce de 1 centime. La cible est placée à 10 m. « Nous réalisons 60 tirs en 1h15. C’est une épreuve alliant endurance et précision. Les 8 meilleures athlètes vont en finale, durant laquelle elles tirent toutes en même temps. Puis, elles sont éliminées au fur et à mesure. » En 22 long rifle, les concurrentes tirent 30 balles sur une petite cible (l’épreuve dure à peu près trente minutes) et 30 balles sur une plus grosse cible. « Celle-ci ne s’ouvre que pendant 3 secondes, il faut donc faire preuve de rapidité et de précision. Puis, les 8 meilleures athlètes vont en finale ».

Précision, endurance et gestion des émotions sont indispensables dans cette discipline. « Le tir est un sport de répétition avec des qualités techniques très fines », explique Camille. « La rigueur doit être un composant du tempérament de l’athlète. Il faut être maître de soi, de ses émotions. Savoir faire preuve d’abstraction de ce qui se passe autour de soi mais également s’autoencourager. »

Depuis son arrivée au CREPS, la sportive travaille avec une psychologue sur ses émotions. « La peur, l’excitation, la colère, la tristesse… J’ai appris à les reconnaître pour mieux les gérer. Le stress m’aide parfois à voir mieux avec l’adrénaline, c’est important également de communiquer avec mon entraîneur sur le pas de tir pendant les épreuves. » Avant chaque compétition, Camille prend le temps de s’échauffer : le pistolet pèse un kilo. Elle tire à blanc sur un mur, s’imprègne des lieux.

C’est un policier et champion olympique de tir sur 10 m, Franck Dumoulin, qui lui parle du dispositif proposé par la police nationale aux sportifs de haut niveau. « J’ai rejoint l’institution en tant que policière réserviste l’année dernière. Cela me permet de continuer sur ses traces. Je suis une des plus jeunes mais j’espère grandir longtemps dans l’équipe police nationale ! ».

Camille dresse de nombreux points communs entre la police nationale et le sport de haut niveau : « Il faut du respect, chacun a sa place. Le policier comme l’athlète doivent tous deux faire preuve de respect, gérer leurs émotions, avoir des qualités humaines importantes… Le sport de haut niveau a tellement à nous apprendre ! ».

* Le long rifle (22lr) est une carabine légère. En anglais, ce terme se traduit par « fusil d’épaule »
 

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