Alexis Jandard, 26 ans, est policier réserviste et plongeur. Il est qualifié en épreuve synchronisée pour les Jeux olympiques 2024.
Originaire de la région lyonnaise, l’athlète s’essaye à différents sports dans son enfance avant de se spécialiser en gymnastique, sport qu’il pratique jusqu’à ses 15 ans. « Je me suis reconverti en plongeon car j’étais trop âgé pour entrer en structure spécialisée et faire carrière en gym. J’avais découvert le plongeon lorsque j’étais tout petit. Il y a la même rigueur et un volet acrobaties, c’est ce qui m’a plu ».
« Entre la peur de la hauteur, du plat et de l’eau, le plongeon n’est pas forcément la discipline qui rassure lorsqu’on est enfant ! », confie Alexis. « Il faut avoir du courage, du cran et ne pas hésiter à découvrir plein d’autres disciplines avant de se lancer. »
Le plongeon est une discipline très rigoureuse avec un système de note complexe. Aux Jeux olympiques, les hommes présentent six plongeons depuis un plongeoir situé à 3 mètres de hauteur et depuis une plateforme située à 10 mètres de hauteur aux épreuves individuelles. Pour les femmes, ce sont 5 plongeons. « L’objectif est de proposer les plongeons les plus difficiles possibles. Ceux-ci sont évalués sur une note de 0 à 10 par des juges, selon des critères plus ou moins subjectifs. Sur les 7 juges, seules 3 notes comptent pour le résultat final : les deux notes les plus basses et les deux notes les plus hautes sont éliminées ». Quant aux épreuves synchronisées, le système de notation est encore différent : « Il y a 8 juges. Certains notent la synchronisation entre les deux athlètes, d’autres la technique pure... ».
Certaines compétitions mobilisent soixante-dix candidats qui plongent chacun 6 fois à la suite. « J’écoute beaucoup de musique en attendant mon tour. Il faut savoir gérer son énergie, être patient et se mobiliser à certains moments clés ». L’athlète a ses petits rituels : « La veille, j’aime bien préparer mes affaires pour partir serein et je révise mes plongeons. »
Pour arriver à un tel niveau d’excellence, Alexis s’entraîne une trentaine d’heures par semaine à l’INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance), situé à Vincennes (Val de Marne). À cela s’ajoutent les séances de kiné, de récupération… « Depuis mon enfance, je suis habitué à m’investir et à consentir à des sacrifices. Cela a forgé ma personnalité. Je me suis tenu à ces valeurs de travail et ça a toujours payé. ». Son meilleur souvenir de compétition reste sa qualification à ses tous premiers Jeux olympiques à Tokyo. « Je partais pour être dans le top 18 », raconte le plongeur. « C’était en période post-covid, j’avais très bien rentabilisé mon temps pendant les confinements. Je me sentais vraiment prêt et je suis finalement arrivé 3e de ces qualifications ! C’était dingue comme souvenir. »
Depuis janvier 2023, Alexis fait partie de l’équipe police nationale. « C’était la suite logique pour moi. La police est un corps de métier qui m’a toujours stimulé. Il y a beaucoup de caractéristiques communes entre un policier et un athlète de haut niveau : le dépassement de soi, l’abnégation, s’entraîner pour des missions/compétitions, savoir se mobiliser... Ce sont deux métiers très enrichissants dans lesquels on côtoie des personnes de tous horizons ». Pour la suite de sa carrière, le plongeur souhaite passer le concours de gardien de la paix. Deux unités spécialisées l’intéressent particulièrement : « Lors de ma formation de policier réserviste à Annecy, j’ai rencontré les CRS de haute montagne. C’est une section que je trouve magnifique, le secourisme est une valeur qui fait particulièrement sens pour moi. Le RAID m’attire aussi beaucoup car ce service n’est pas accessible à tout le monde, il faut s’entraîner au quotidien pour des missions spéciales. J’aime les challenges. »
